15 mai 2013

Deux ans déjà



Lorsque je me suis mariée, le 18 septembre 2010, j’arrêtais la pilule pour essayer de tomber enceinte. Cela avait été convenu avec Éric depuis longtemps, nous voulions une famille à nous deux. Je ne savais pas, à cette époque, que mon corps ne voudrait pas collaborer au rêve que nous avions tous les deux.

Ces temps-ci, ou plutôt depuis un an, je vois des madames enceintes partout. Quand je vais dans les centres d’achat, quand je marche à l’extérieur, je vois des poussettes ou des bébés qui marchent et gazouillent partout. Sur Facebook, les annonces d’amies enceintes se multiplient. Au début, ça ne me faisait pas grand-chose, parce que je me disais que je serais la suivante. Maintenant, je n’y crois plus.

On m’a donné plein de trucs, on m’a souvent dit de ne plus y penser. Mais honnêtement, comment voulez-vous que je n’y pense plus quand je dois prendre ma courbe de température tout au long de mon cycle? Chaque jour, j’entends le bip bip de mon thermomètre. Après exactement trois heures de sommeil, avant de me lever. Grâce à ça, je n’y pense pas tous les jours, non, mais pratiquement! Et puis le fameux décompte, après l’ovulation. Un DPO (Day past ovulation), deux, trois….onze jours…oups, menstruation! Et me voilà triste, le moral à zéro, me disant que je ne devrais pas espérer, que je ne devrais pas avoir le moindre espoir. Parce que ça n’arrive pas.

Et ce n’est pas la maison, ce n’est pas un voyage, ce n’est pas rien de cela qui me fera tomber enceinte. Ce sera quand ça arrivera. Il n’y a pas de formule magique. C’est scientifique. Il faut un ovule et un spermatozoïde. Ensuite, il faut un utérus suffisamment confortable pour que l’œuf s’installe. C’est tout. Mais c’est plus compliqué que dit comme ça, dans les faits. Je le vis tous les cycles, tous les jours. Tout le temps. Ceux qui n’ont pas de problème à concevoir ne peuvent pas comprendre.

La semaine passée, après 9 mois de démarche, le CHUL a appelé. Je vais avoir un rendez-vous en clinique de fertilité dans un mois. Lorsque, quelques jours plus tard, j’ai découvert que mes menstruations étaient arrivées, j’ai pleuré. Mais un peu moins. Parce que j’ai cet espoir que l’aide qu’on m’apportera pourra résoudre mes problèmes. Mais je m’interdis de penser que ça arrivera. Parfois, ça n’arrive jamais. Il faut que je m’y fasse.

Mais en attendant, pardonnez-moi de délaisser Facebook. Pardonnez-moi de ne pas réjouir totalement de toutes vos bonnes nouvelles. De ne pas m’extasier sans fondre en larme devant les visages de vos enfants. Ça me fait trop mal. J’ai besoin d’un temps d’arrêt.